Aïkibudo Pratiques et évolutions

Une volonté de renouer les liens avec les écoles originelles japonaises pour retrouver l’essence de la pratique martiale

Les techniques originelles étaient destinées à des guerriers qui risquaient leur vie à chaque instant, ce qui n’est heureusement plus le cas en général dans le monde actuel. Néanmoins, cet esprit de vigilance, d’adaptation et de capacité de réponse à toutes les situations doit rester présent dans l’art martial moderne. Cela se traduit dans les techniques Aïkibudo qui sont alors nécessairement directes, rationnelles, réalistes et efficaces. L'Aïkibudo se doit d’être pratiqué sans complaisance mais néanmoins avec le respect de l’intégralité physique du partenaire qui n’est plus un adversaire. Dans ce cadre, le travail des armes est essentiel car il enseigne le sens du combat réel. Cela constitue une entité qui garantit l’authenticité de la pratique martiale. Le retour aux sources que constitue l’étude des écoles originelles traduit aussi une exigence de qualité qui caractérise l'Aïkibudo.

Photo de groupe du club

Un enseignement riche et varié

L’ensemble des techniques manuelles de l’Aïkibudo moderne, auxquelles s’ajoutent les techniques historiques (Daito-ryu Aikijutsu, Yoseikan shinto) associées au travail des armes traditionnelles japonaises (Katori Shintō Ryū et Yoseikan Shinto Ryu) constitue une panoplie de techniques inégalé par les autres arts martiaux modernes. Chaque composante de l'Aïkibudo représente en elle-même un enseignement très vaste ; leur étude en parallèle déroute souvent de nombreux pratiquants tant la tâche paraît difficile.

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Une volonté de renouer les liens avec les écoles originelles japonaises pour retrouver l’essence de la pratique martiale

Les techniques originelles étaient destinées à des guerriers qui risquaient leur vie à chaque instant, ce qui n’est heureusement plus le cas en général dans le monde actuel. Néanmoins, cet esprit de vigilance, d’adaptation et de capacité de réponse à toutes les situations doit rester présent dans l’art martial moderne. Cela se traduit dans les techniques Aïkibudo qui sont alors nécessairement directes, rationnelles, réalistes et efficaces. L’Aïkibudo se doit d’être pratiqué sans complaisance mais néanmoins avec le respect de l’intégralité physique du partenaire qui n’est plus un adversaire. Dans ce cadre, le travail des armes est essentiel car il enseigne le sens du combat réel. Cela constitue une entité qui garantit l’authenticité de la pratique martiale. Le retour aux sources que constitue l’étude des écoles originelles traduit aussi une exigence de qualité qui caractérise l’Aïkibudo.

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Une pratique exigeante, rigoureuse, authentique mais un refus de la violence inutile et de la vulgarité

Comme on a pu le remarquer, la richesse du programme Aïkibudo nécessite un travail journalier qui est souvent difficile avec les contraintes du monde actuel. Le pratiquant se doit donc de travailler sans cesse au cours de chaque entraînement. Néanmoins, le but du travail n’est pas d’assimiler superficiellement un nombre important de techniques mais d’essayer d’acquérir chaque mouvement dans sa totalité. De plus chaque technique doit être pratiquée avec la signature caractéristique de l’école Aïkibudo que l’on peut schématiquement décomposer en 4 aspects fondamentaux : un fond, une forme, un style et un mouvement. L’ensemble de ces quatre aspects caractérise et spécifie de manière unique une technique Aïkibudo. Le travail de fond est acquis par l’étude des différents mouvements qui constituent l’ossature du programme de 1er Dan et de plusieurs katas fondamentaux. Le style est monolithique et se caractérise par une position basse du centre de gravité, un haut du corps disponible et dynamique. Cette attitude solide mais fluide, associée à un esprit disponible et prêt, permet une mobilisation rapide de l’énergie interne et une canalisation de l’énergie apportée par l’adversaire/partenaire. Elle permet d’être disponible et créatif pour apporter une réponse adaptée à une agression. Dans le stade ultime de la pratique, le mouvement dans son ensemble dépasse alors la notion de technique, tant il apparaît simple, naturel, approprié, fluide et efficace. Les notions d’harmonie et d’esthétique peuvent alors apparaître.

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Une pratique simple et modeste

La pratique régulière permet rapidement à l’Aïkibudoka de se rendre compte que son art nécessite un travail d’études et de recherches pour sans cesse trouver l’expression correcte dans les quatre aspects fondamentaux de la technique. Grâce au travail des ses professeurs, le pratiquant réalise que rien n’est jamais acquis et que tout est à travailler continuellement. Cette remise en cause perpétuelle des acquis est une excellente école de modestie et de simplicité.

Pour illustrer ces propos, on peut faire une analogie entre l’étude de l’Aïkibudo (ou de tout autre art martial) avec l’apprentissage d’une langue écrite et parlée. Il s’agit d’apprendre et d’assimiler un alphabet, un vocabulaire, une grammaire, une ponctuation, une prononciation. Le pratiquant agit donc au départ par imitation en répétant les lettres, les mots et les phrases toutes faites du professeur. Il apprend une grande variété de questions – réponses types, de textes complets et autonomes. Néanmoins, le but de l’étude est de fournir un ensemble d’outils pour dialoguer et apporter une réponse adéquate à une question dont on ne connaît pas encore l’énoncé. Ceci devra se faire dans une langue donnée, toute déviation pouvant conduire à une autre langue ou à un dialecte impropre et incompréhensible. C’est l’expression de la forme libre qui caractérise l’art martial moderne et ceci peut s’exprimer pleinement dans le travail de type randori où le pratiquant doit s’adapter rapidement à une succession d’attaques imprévues et soutenues. En reprenant l’analogie avec l’apprentissage d’une langue, on ne sait réellement parler cette langue que lorsqu’on est capable de dialoguer avec autrui au cours d’un échange libre. De même, l’Aïkibudo se construit par des relations dynamiques entre pratiquants dont le but dépasse l’aspect alimentaire de self-défense et permet l’épanouissement de chacun. Par opposition, l’art martial ancien est souvent figé sous forme de schémas statiques appelés katas. Néanmoins, ces katas renferment souvent l’essence et la richesse de l’art martial et c’est à chacun de les faire revivre comme un acteur ferait revivre un texte. L’essentiel est présent mais peut passer inaperçu ; il est invisible à l’œil et ne peut se ressentir qu’après un travail long et difficile. Il n’y a donc pas opposition entre art martial ancien et art moderne évolutif mais complémentarité, et c’est dans cette dualité que se construit le pratiquant.

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La simplicité et la modestie se reflètent aussi dans le respect de la tradition et du savoir des anciens qui est un des piliers de la pratique martiale. Par cette éthique, le plus jeune remercie et honore l’ancien pour lui avoir permis de devenir ce qu’il est. A un stade donné de son évolution, le pratiquant transmettra à son tour ses connaissances et permettra à d’autres personnes de s’exprimer et de s’épanouir à travers l’Aïkibudo. Si on enseigne à quelqu’un, c’est qu’il y a désir de le faire grandir et progresser, ce qui sous-tend une morale et un objectif commun. L’enseignement de l’Aïkibudo est alors complet car il comporte une éducation physique et une éducation aux valeurs morales et éthiques nécessaires à la vie en communauté.

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«  En se détachant de la technique, on entre dans le mouvement » Alain Floquet

En se détachant de la technique, on entre dans le mouvement » Alain Floquet L’Aïkibudo est bien plus qu’une riche panoplie de techniques efficaces. Au-delà de l’apprentissage d’un catalogue de réponses astucieuses et appropriées à de nombreuses attaques, il faut chercher, par un travail régulier, honnête et exigeant, à créer le mouvement. La technique est complexe, le mouvement est simple, naturel, efficace. Dans le mouvement, rien n’est superflu et il n’y a plus rien à enlever. Mais dans ce rien, il y a tout.